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Jeux paralympiques 2024 : la préparation mentale, un outil de plus au service des sportifs déficients intellectuels

En 2021, le pongiste Lucas Créange a décroché une médaille de bronze lors des Jeux paralympiques de Tokyo. Mais, quelque temps après son podium tokyoïte, le Rémois, atteint d’autisme et qui concourt dans la classe 11 – celle spécifique à la déficience intellectuelle au sens large –, a eu de plus en plus de mal à gérer ses émotions pendant les matchs. Si bien qu’après des discussions avec son staff et la Fédération française de sport adapté (FFSA) il a été décidé de mettre en place un accompagnement.
Depuis 2022, le pongiste de 31 ans travaille ainsi avec Stéphane Limouzin, préparateur mental auprès du Centre de ressources, d’expertise et de performance sportive de Reims. « Il m’aide pour mettre les choses en place quand je suis tendu. Il a un rôle déterminant », raconte Lucas Créange, qui, à Paris, disputera ses troisièmes Jeux et entrera en lice mercredi 4 septembre.
Longtemps impensée du sport français, la préparation mentale commence à se développer comme un volet important de l’entraînement d’un athlète, au même titre que la préparation physique. Et, pour ce qui concerne les sportifs déficients intellectuels, public qui requiert une attention particulière, « le préparateur mental devrait être un des éléments de la préparation, au même titre que l’on a des préparateurs physiques, des kinésithérapeutes ou des éducateurs à la vie quotidienne, et pas seulement intervenir quand on constate une difficulté particulière », plaide Marie-Paule Fernez, la directrice technique nationale de la FFSA.
Pour Lucas Créange, le travail effectué avec Stéphane Limouzin a une traduction concrète : « Il y a de l’évolution. Je respire mieux entre les points quand je suis dans le dur. J’arrive mieux gérer ces situations. » « Ce n’est pas parfait mais, quand il a des moments difficiles, il sait souffler, se calmer et reprendre le contrôle », confirme son entraîneur référent, l’ancien pongiste Xu Gang.
A l’approche des Jeux paralympiques, et depuis quelques mois, le pongiste et le préparateur mental se sont vus une fois par semaine, toujours à la demande du sportif. « Tout ce qui va être nouveau pour lui va être difficile à intégrer, explique le préparateur mental. Cela demande du temps, de la patience et parfois de trouver des chemins détournés pour pouvoir intégrer de nouvelles façons de penser ou de nouveaux outils. »
Stéphane Limouzin assiste à des séances d’entraînement et collabore avec les entraîneurs de Lucas Créange, ainsi qu’avec la psychologue de la FFSA. « Il est important que l’on ait, tous, le même discours », assure-t-il. Des routines de performance ont été instaurées pour l’aider. « Ce sont des éléments mis en place avant un match ou à un moment d’un match afin de modifier l’état d’esprit de Lucas pour qu’il puisse réagir vite quand la colère monte ou quand il perd deux ou trois points d’affilée », détaille-t-il. « J’ai encore des progrès à faire », avance le pongiste.
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